Un agent est réactif s'il répond de manière opportune aux changements
de son environnement. Ceux-ci peuvent être constitués de stimuli externes
et asynchrones. Un tel type d'agent n'a pas besoin d'une
représentation symbolique élevée de la perception son environnement.
Pour [#!brustoloni-1991!#], une telle définition s'applique tout
aussi à un thermostat, qui se contente purement d'agir en fonction des
stimuli perçus, sans avoir de compréhension de son univers ni de ses
buts. On trouve de nombreux agents réactifs dans la littérature, mais
peu le sont purement. Pour la plupart, la réactivité n'est qu'une
caractéristique et n'interdit pas l'action intentionnelle.
La structure des agents purement réactifs tend à la simplicité, mais
ces derniers peuvent être capables d'actions de groupe
complexes et coordonnées. C'est le cas d'une société de fourmis,
dont la somme des membres est capable d'actions évoluées mais dont
chaque individu pris séparément possède une représentation faible de
l'environnement et n'a pas de buts globaux. Les activités complexes
et tournées vers un but sont dans
cette architecture d'agents une propriété émergente des interactions
sociales entre les agents constituant le groupe.
On trouve un exemple de définition d'une société d'agents réactifs dans [#!drogoul-1995!#]. Alexis DROGOUL y décrit notamment le mécanisme de la sociogénèse de colonies de fourmis à travers une approche multi-agents. Une simulation (MANTA) met en évidence l'émergence de stratégies à long terme complexes au sein d'une société d'agents pourtant non cognitifs. Cette émergence est aussi mis en exergue dans une simulation de jeu d'échecs, où l'approche distribuée purement réactive produit cependant un comportement consistant sur le long terme.