L'idée de l'attitude est en intelligence artificielle très
similaire à celle développée par les cogniticiens. L'attitude
consiste à adopter une
démarche (vide de but) et à se comporter en fonction de règles
implicitement fixées par cette démarche. Lorsqu'un agent décide d'adopter une attitude,
il modifie son état mental en conséquence afin d'adapter son
comportement: l'agent peut par exemple décider de passer dans
une attitude de coopération, d'indifférence ou de compétition
vis-à-vis d'autres agents. Un tel mécanisme est utile pour améliorer
la consistance du comportement social des agents composant un système
et éviter les comportements sociaux erratiques entre deux agents (dans
notre cas, il pourrait s'agir de deux agents adoptant une attitude
respective de passeur et de buteur afin d'éviter des situations de
passage de balle non nécessaires entre eux). On trouve dans
[#!kinny-1992!#] un
mécanisme d'allocation et d'adoption d'attitudes ainsi que de
publicité sur ces adoptions: un chef d'équipe permet à chaque agent
composant une formation d'adopter une attitude précise et de s'y tenir
(commit). Chaque agent ainsi engagé coopérera et partagera
des buts jusqu'à l'accomplissement de son engagement.
On trouve ainsi dans [#!goldman-1994!#] un exemple d'attitude de coopération passive et altruiste. Le principe est qu'un agent adoptant une attitude altruiste va consacrer une partie de ses ressources (énergie, temps, etc.) à améliorer l'état global du monde, en prévision des actions futures de ses partenaires. Ainsi, si un obstacle gène le passage d'un robot, il pourra décider dans une certaine mesure de le déplacer pour libérer le passage plutôt que de le contourner, même si le contournement est moins coûteux que la libération du passage. En effet, la suppression d'un obstacle est profitable à l'ensemble de la communauté des agents du système. Cette méthode de coopération est issue directement de la théorie des jeux: dans un monde où tous les participants coopèrent, l'ensemble de la communauté profite de cette coopération. Mais dans le cas où peu de participants coopèrent, ceux-ci sont désavantagés. Ainsi, l'adoption d'une attitude altruiste ou égoïste permet de se comporter de manière optimale selon que la tendance est favorable à la coopération ou à l'égoïsme et permet de même de connaître le comportement des agents du système.